Jour 117 – 1ère édition des French days Boris Vian, La Complainte du progrès
Ce vendredi commence la première édition des « French days » : une opération lancée par plusieurs enseignes française, inspirée du « Black Friday » américain. L’idée est simple : cinq jours de promotions prétendument mirobolantes, et surtout une nouvelle incitation à sur-consommer, dans un monde qui fonce droit dans le mur de l’épuisement des ressources naturelles et qui ne sait plus quoi faire des montagnes de déchets qu’il produit.
Bien sûr, les promoteurs de l’opération nous expliqueront que c’est bon pour le commerce. En l’occurrence, c’est surtout bon pour le compte en banque d’une petite poignée d’élus. On raconte ainsi que l’édition 2017 du Black Friday a fait gagner, en une seule journée, 2,4 milliards de dollars au patron d’Amazon. Mais l’histoire ne dit pas ce que cela a rapporté de plus aux salariés qui triment dans les entrepôts d’Amazon, dans des conditions de travail assez contestables.
Cela fait pourtant longtemps qu’on voit bien l’absurdité de ce mode de vie, où surconsommation et gaspillage vont de pair pendant que se développent ailleurs des situations permanentes de misère déshumanisante. Cela porte un nom, paraît-il : le progrès. Celui qui, loin de ravir Boris Vian, lui inspira cette complainte lucide sur la vraie signification de la croissance économique des Trente glorieuses.