Jour 194 – Le mot « race » supprimé de la Constitution Félix Leclerc, Races de monde
À l’unanimité, l’Assemblée a voté la suppression du terme de « race » dans de la Constitution. Désormais, dans l’article 1, la République assurera « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d’origine ou de religion », au lieu de « sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
La décision a fait réagir ceux qui rappelaient pourquoi ce terme avait été inscrit dans la Constitution en 1946, au sortir de la Seconde guerre mondiale. En 2008, au Sénat, Robert Badinter refusait ainsi cette suppression en rappelant que « les races n’existent pas, mais le racisme existe. (…) C’était un instrument de lutte contre le racisme, certainement pas une catégorie scientifique ! » Vingt ans plus tard, c’est donc l’argument scientifique (la non existence de races humaines au sens scientifique du terme) qui s’est imposé au législateur.
La chanson a utilisé, parfois, le terme de race (et le rap en particulier en use beaucoup), mais il y a bien longtemps que ce n’était plus dans le sens d’une classification des hommes selon des critères génétiques : cela correspond plus souvent à une vision sociologique. Ce fut tout particulièrement le cas avec Races du monde de Félix Leclerc, en 1972, qui après avoir évoqué la race des riches reclus, celle des pauvres, celle des chacals qui exploitent les autres et celle des puissants, s’achève en disant : « La Terre est à tout le monde, je suis de c’te race de monde. »